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414 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

Je veux croire que le choix de ces Meilleures Pages est bon ; à peine ai-je encore ouvert le livre ; mais voici qui soulève mes craintes :

Pourquoi, dans les indications bibliographiques données en coda du volume, signaler le " Sainte-Beuve : Causeries du Lundi^ Tome IV " — où l'article sur Ninon de l'En- clos ne touche qu'incidemment notre homme, et ne pas mentionner l'important article du Tome XIII des Nou- veaux Lundis^ consacré tout entier à Saint-Evremond ?

Pourquoi signaler V Eloge de Saint-Evremond de Gilbert, et passer sous silence celui de Gidel ? Ces deux éloges, ayant obtenu ex aequo le prix de l'Académie Française, méritaient d'être mentionnés concurremment. Sainte- Beuve du reste ne cache pas sa préférence pour celui de Gidel.

Pourquoi, semblant publier toute la correspondance entre Ninon et Saint-Evremond (du moins toute celle qu'on possède encore), n'avoir pas été rechercher la lettre de Ninon que Sainte-Beuve, précisément dans l'article mentionné par le Mercure, cite en partie et signale comme intéressante ? Il indique pourtant où la trouver.

Sans doute, à côté du portrait de Saint-Evremond par Merlet, les éditeurs eussent-ils donné celui, si fin et juste, de Sainte-Beuve, si l'article en question ne leur avait pas échappé :

" Ses passions^ — c'est trop dire^ — mais ses goûts et sa raison ont^ de tout temps ^ fait bon ménage en lui.... Il a su se passer^ en tout genre^ de P orage et du tourment. Lui-même a raconté avec sincérité comment il en vint h se guérir peu à peu de la soif de trop connaître. Il ri a eu h traverser aucune des grandes ou des belles folies qui transportent une âme^ ne fût-ce qvLci une heure sublime de la jeunesse...

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