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5 1 6 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

ce caractère ferme avait peu de confiance en lui-même. La valeur guerrière s'était changée par degrés en férocité, la dis- crétion en dissimulation ; V amour fin et délicat des Valois se changeait en une inextinguible rage de plaisir. Ce grand homme méconnu, perverti, usé sur les mille faces de sa belle âme, roi sans pouvoir, ayant un noble cœur et n'ayant pas un ami, tiraillé par mille desseins contraires, offrait la triste image d'un homme de vingt-quatre ans désabusé de tout, se défiant de tout, décidé à tout jouer, même sa vie. Depuis peu de temps il avait compris sa mission, son pouvoir, ses ressources, et les obstacles que sa mère apportait à la pacification du royaume; mais cette lumière brillait dans une lanterne brisée.

(A 263)

Et ailleurs ce portrait de Charles IX :

...la lèvre supérieure était mince, ironique, et V inférieure assez forte pour faire supposer les plus belles qualités du cœur. Les rides imprimées sur ce front dont la jeunesse avait été détruite par d' effroyables soucis, inspiraient un violent intérêt ; les remords causés par l'inutilité de la Saint-Barthèlemy, mesure qui lui fut astucieusement arrachée, en avaient causé plus d'une... ( x )

[p. 262)

Il est évident que dans l'esprit de Balzac, malgré toute son admiration pour Catherine de Médicis — s'oppose l'apolitique et noble caractère d'Ambroise Paré, auquel il fait dire:

— Moi, que je laisse périr un homme quand je puis le sauver ! Non ! non, dussê-je être pendu comme fauteur de Calvin. ..

('). ...cette nuit de massacres fut malheureusement plus favorable que fatale au calvinisme, (p. 55)

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