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NOTES 219

talline et mouvante comme les gouttes d'un jet d'eau, à la fois pleurs et gaieté :

O Printemps : le jardin n'a pas su te garder Entre ses cerisiers de neige...

On ne saurait trouver poèmes plus dépourvus de sujets ; c'est par leurs tonalités, comme des morceaux de musique qu'il faudrait les déterminer.

L'ombre des tulipiers enchante la pelouse Où le matin, rayé de vermeil et de bleu, Respire, en étirant ses grandes ailes douces...

Il est dans le milieu doré de la lumière, Il est parmi les buis les roses et le lierre, Et simplement levé d'entre l'herbe qui pousse !

A l'heure où les matins quittent la tendre nuit, Celui-ci qui chancelle et soupire et sourit Descendit et sortit de l'air, comme un bonheur.

Parmi le sol fleuri et parmi la chaleur, Il vint, il est ici, il marche sur la terre Et parmi le désir le plus triste du cœur...

L'ombre des tulipiers autour de lui s'éclaire, Sa marche suspendue, incertaine et légère, Hésite, dans un flot de colombes pressées !

Chacune est un désir vers la jeune journée,

Une ferveur brûlante et déjà désolée

Qui frémit d'une voix amoureuse et blessée.

Chacune déjà meurt, et. d'une humble manière Recule sous les pas divins de la lumière Qui foule doucement leurs ailes nuancées.

Mais pourquoi Jean Dominique a-t-ellepris un pseudonyme qui risque de donner de change et de ne pas faire apprécier les qualités délicates et précisément féminines de ses vers ?

J. S.

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