Aller au contenu

Page:NRF 6.djvu/195

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

�l'ode a la FRANCE DE GEORGE MEREDITH 189

elle sentj elle voit y elle justifie le coup qui la frappe !

L'une à Vautre y les cellules de son lucide cerveau

se disent la cause du disastre^

et Vkho inexorable répète sous les voûtes :

" j^insi moissonne dans le sang qui a semé dans le sang :

c'est ici le total des crimes où je me suis complue ! "

Sans doute, à travers sa douleur par une suprême vision,

à travers son délire, et le dernier rêve de son désespoir,

à travers sa fierté, à travers ses brillantes illusions, et la lignée

formidable de toutes ses Maternités,

la haute et forte lumière qui est en elle, lors même qu'elle saigne,

écrit en lettres de feu les noms des anciens crimes, maintenant

payés de retour. Elle voit de quelle semence ancienne, tardivement mûrie, naît cette affreuse moisson ; et elle distingue son destin depuis l'origine jusqu'à l'agonie, et tout le long de la lente vague qui provient du premier mouvement d'une funeste passion ; car notre vie est faite de vagues, et nos actions sont des tombes

fécondes qui roulent, poussées par le vent, de l'aurore jusqu'au couchant.

��Ah ! quelle aurore de splendeur, quand ses semeurs

passaient et courbaient le cou des peuples,

et tissaient de leurs terreurs et de leurs humiliations

la couronne étoilée qui aujourd'hui s'abaisse humiliée,

et prend la forme d'un joug à demi consumé!

Ses légions traversaient le Nord, le Midi et l'Orient.

Ils jouissaient de la fête en gloutons du triomphe.

Ils greffaient de verts rameaux, ils abattaient de vieux chênes.

�� �