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DADDIS-ABEBA A DJIBOUTI 68 1

pareilles à ces bouches de pierre qui s'ouvrent autour des branches du corail. Je ne pousse pas la porte que ferme mal un verrou arabe, en^tin et compliqué. Je ne trou- rcrsâs à rintérieur qu'une muraille circulaire, délabrée et solîe, et derrière cette muraille, une autre cloison alnîtant k tabernacle où le prêtre seul a le drmt de pénétrer au moment des offices et où, tout le jour, les pigeons nichent et dialoguent. J'aime mieux m'assecnr tout bramement sur une piore à respirer l'odeur longue et sucrée des mimosas et des koussos. Dans un onn, à demi^issimulées par le rideau des feuillages, deux ou trois huttes où vivent des prêtres. Au bruit que font les hommes restés sur la route, îk sortent un à un de leur retraite. Ils §ont vieux et cassés, le dos vaùté hât hoasc sous le bemoos noir, trop lar^ pour eux. Ils portent le haut bonnet de toile serré sur les tempes et s'appujent sur des bâtons à béquille de fer ou de cuivre. Quelque temps, ils me considèrent en slence, puisy rassurés par mon immobilité, se di^ienent lentement tous les ombrage s . Une vieille rdigicnse demeure seule devant mm, rabougrie, décrite, affaisser sur sa béquille. lEUe a un chapelet d'ambre roulé autour du poignet ; de sa main grache, elle agite inlasaablemait un miteux dune-mouches en crins de mulet. Non loin de la trouée qui m'a livré passage, je distingue une paiUotte sans porte: le seuil ouvert est barré par un Êigot d'^nnes jeté en travers. Cest, me dit-<Mi, la tombe d'un parent du Ras Makonnen. Accroupi contre la muraille, un prêtre, que d'abord je n'avais pas :q>erçu, récite des prières, tire de sa c hamm a un vieux petit bouquin crasseux et se met à nasiller à mi-voix. D ne s'interrompt pas quand je le d^MMe pour rejcHndre nos bêtes attachées k la dôture.

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