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Page:NRF 7.djvu/1071

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LES POÈMES 1065

au vers de quatorze syllabes dont M, Louis Mandin tire des effets neufs et puissants.

" Je nC éveille. Et partout c'est la nuit. Et dans P ombre J^ entends un cœur qui saute et qui s'affaisse lentement C'est le mien. Il est seul. Un sourd bruit de décombres Croule au fond de mon âme et va s'abimer au néant.

Ou bien

Tu dors et je te tiens sur mon cœur embrassée Et je sens tes seins blancs se soulever vers moi Comme un désir inconscient d'être baisée Qui parle encore et bat de l'aile en toi.

Aiyisi toujours la tendresse voluptueuse

Sait me poursuivre et me charmer

Et quand nous sommes las de la lutte amoureuse

Pour toi dormir est une autre façon d'aimer.

f aspire ton sommeil, je le goûte h petites doses Et je crois m' enfoncer dans sa jeune fraîcheur Comme glisse une abeille au fond caressant d'une rose Où le soupir doré de son vol s'enferme et se meurt.

Et voici d'autres strophes d'une plus subtile cadence :

// est des arbres empreints de ciel Qui ne donnent leur beaux fruits de miel Que tard, très tard au fond des automnes. Il est des ombres qu'on ne peut voir Que dans les ombres calmes du soir Quand la dernière abeille bourdonne.

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