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Page:NRF 7.djvu/161

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DANIEL DE FOE 155

de coups de dague ou brûlée de l'éclair des balles. Et les chevaliers bannerets, barons, comtes, écuyers avançaient en bel ordre de bataille, étincelants d'armures, d'écharpes et de panaches, écussonnés comme princes ; les fers de leurs chevaux frap- paient, parmi les étincelles, le pavé de la rue. Et, dans un grand bruit de lames, le claquement de soie des bannières et le roulement des tambours, parurent, également à cheval, les ducs et lords, l'épée hors du fourreau, montés sur selles de cuir et housses de satin, en bottes blanches et éperons d'argent. Chacun avait son écuyer portant le casque et l'écu avec les noms et devises. Et l'un était Beaufort, l'autre Richmond, l'un Grafton, l'autre Leeds, l'un Rutland, l'autre Devonshire, Ormond ou Somerset. Les lords de courtoisie et chevaliers de Jarretière suivaient à l'amble dans le même sillage. Et les vagabonds, matelots, portefaix, brasseurs de bière, débardeurs des navires, commis des docks et banques, mêlés aux nobles dames, marchands riches, notables et squires, se poussaient, se pressaient jusqu'à étouffer aux carrefours des rues, croisées des voies, tables des tavernes, bal- cons enguirlandés des maisons et des hôtels. Et, partout, ce n'étaient que cris, bravos et acclama- tions. Quand parurent les ducs, quand les car- rosses portant le lord de l'Echiquier et le lord- chancelier précédés et suivis de valets poudrés, parés, musqués et plus simiesques que les sapajous

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