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LETTRE INÉDITE D’ARTHUR RIMBAUD


Nous remercions ici cordialement le bon poète Ernest Raynaud de la communication de cette lettre. Adressée à M. G. Izambard, professeur de rhétorique, elle se situe après la distribution des prix de 1870, quelques jours avant la première fugue de Rimbaud vers Paris, et, par conséquent, précède la première des lettres de la même année qui ont été publiées dans le tome XXIV de Vers et Prose. Elle est bien de celui qui devait, plus tard, révéler à Paul Verlaine le talent de Desbordes-Valmore. On s’étonnera par contre de voir Rimbaud reprocher à Verlaine d’avoir pris des libertés avec un art qu’il bouleversera lui-même bientôt de fond en comble. Remarquons encore que cette lettre est antérieure d’un an, exactement, au Bateau ivre, et de treize mois à l’entrée en relations de Rimbaud avec Verlaine. Les vers joints à cette lettre étaient, croyons-nous, Soleil et Chair (page 25 des Œuvres publiées par le Mercure de France).

Paterne Berrichon.


Charleville, 25 août 1870.
Monsieur,

Vous êtes heureux, vous, de ne plus habiter Charleville !

— Ma ville natale est supérieurement idiote