l'annonce faite a marie 363
MARA. — M'entends-tu, Violaine ?
VIOLAINE. — Que veux-tu de moi, chère sœur ?
MARA. — Louer ce Dieu avec toi qui t'a faite pestiférée.
VIOLAINE. — Louons-le donc, en cette veille de sa Nativité.
MARA. — Il est facile d'être une sainte quand la lèpre nous sert d'appoint.
VIOLAINE. — Je ne sais, ne l'étant point.
MARA. — Il faut bien se tourner vers Dieu quand le reste n'est plus là.
VIOLAINE. — Lui du moins ne manquera pas.
MARA, doucement. — Peut-être, qui le sait,
Violaine, dis }
VIOLAINE. — La vie manque et non point la mort où je suis.
MARA. — Hérétique ! es-tu sûre de ton salut }
VIOLAINE. — Je le suis de sa bonté, qui a pourvu.
MARA. — Nous en voyons les arrhes.
VIOLAINE. — J'ai foi en Dieu qui m'a fait ma part.
MARA. — Que sais-tu de lui qui est invisible et que rien ne manifeste ^
�� �