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Page:NRF 7.djvu/401

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LA FÊTE ARABE 395

leur fut marâtre, pour s'attacher à ce pays nouveau qui leur offre un asile. Avec quel empressement ils se font naturaliser, comme ils apprennent notre langue, comme ils recherchent nos alliances. Au bout d'une génération les fils de ces déshérités ont oublié leur pays d'origine. Déjà on peut prévoir le temps où tous ces éléments, disparates encore, se fondront en un type neuf, bien adapté au pays, et c'est l'image de la France qu'on trou- vera au fond du creuset.

Qui a tort ? Qui a raison ? Qui faut-il écouter, ces voix de bon accueil ou le cri passionné de mon ami ? Ce n'est point à un passant de donner son avis dans un problème aussi grave. Je ne veux apporter qu'un simple témoignage et raconter, au gré du souvenir, la singulière aventure du personnage dont j'ai transcrit la lettre, et par quelle suite de circonstances il fut conduit un beau jour à renoncer à la vie civilisée pour mener la vie nomade.

��Il y a une vingtaine d'années, le chemin de fer qui mène d'Alger à l'oasis de Ben Nezouh n'était pas encore construit. Pour atteindre ce lointain village, à la limite des Hauts-Plateaiix et sur la frontière des sables, il fallait prendre place dans une de ces invraisemblables diligences qui, après avoir longtemps roulé de bourgade en bourgade svu" les routes de France, achèvent leur carrière dans les ornières d'Afrique. Et lorsqu'en plein midi, par une brûlante journée d'août, sur la place du Gourvernement,

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