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588 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

IX

11 faut se marier, papillons couleur de neige....

Ainsi chantais-tu, mon doux oiseau, d'une voix si pure, cristalline et fragile qu'elle eût transpercé d'amour l'âme la plus endurcie. Ainsi chantais-tu, peut-être en mémoire de cette calme et décroissante après-midi où l'azur décoloré de l'automne, les chênes tournant en rond sur la pelouse sylvestre, et le bois au loin, n'étaient qu'un blanc, pou- droyant et léger tourbillonnement d'ailes.

��X

��Au centre de la clairière, fleurissait un datura dégénéré, dont les graines furent déposées là par qui sait quel oiseau, qui sait quel souffle venu de quel jardin de l'Equateur sur des lieues d'air et de mer. Ses pâles cloches avaient perdu leur charme vénéneux ; et, tout autour, de brunes graminées bâtissaient de ces cavernes de gazon où l'on s'ima- gine, tout enfant, qu'il ferait bon de se blottir, pour entendre bruire le vent, sans fin, par leurs centaines de fissures mélodieuses.

��XI

��Et c'est par centaines aussi, par centaines et par milliers, et tous couleur de neige, qu'il en venait,

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