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��LA FETE ARABE ^

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��De Ben Nezouh à Guerrara, où j'espérais rencontrer le Docteur, il y a cinq ou six jours de voyage. L'itinéraire le plus pratique est de gagner Laghouat à cheval ou à mulet ; on y rejoint la diligence qui fait le service de Ghardaïa, capitale du Mzab ; et de là, en deux jours de route on arrive à Guerrara. Mammo me procura un guide ; quant à me trouver un cheval il n'y fallait pas songer : les chevaux, à Ben Nezouh, avaient suivi la fortune des Arabes ; on ne trouvait plus dans l'oasis que des mulets ou des ânes.

Sur le seuil de l'auberge, le Maltais et sa femme me souhaitaient bon voyage ; le pauvre El Malti s'empressait avec un zèle inutile autour de ma monture ; mon guide espagnol avalait une dernière lampée d'anisette. Sur la place, l'Hôtel de ville avec ses lions de zinc endormis aveuglait de blancheur ; dans la mosquée, sous les arcades, des tréteaux attendaient les denrées du marché. La lumière répandait partout avec indifférence, sur ce fau- bourg de briques, comme autrefois sur le village de boue, ses magnificences orientales ; mais la rhaïta et le bendir ne m'accompagnèrent pas de leur musique forcenée, ni les ^ Voir le numéro 39 de la Nouvelle Revue Française.

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