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682 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

rien de moins ; nous en gardions un souvenir moins grave. Pourtant à force d'entendre célébrer Banville moins comme un gai chanteur que comme un grand poète épique, à force d'en- tendre prôner à l'égal de la Légende des Siècles — et avec l'hel- lénisme en plus — ses Exilés, nous lui consentions un plus ample génie et nous cessions de redouter cet agrandissement imprévu d'une si délicate figure. Grand poète ? mais soit ! Et puisque M. Charles Morice qui l'admire immodérément a recueilli pour nous la fleur de ses ouvrages, hâtons-nous de la respirer !

On peut faire trois parts dans l'oeuvre lyrique de Banville : la part des poèmes orfèvres et proprement parnassiens, la part funambulesque, la part épique. La première est représentée par les Cariatides et les Stalactites, la seconde par les Occidentales, les Ballades, les Rondels et les Odes funambulesques ; la troisième par les Exilés. Lorsque nous aurons reconnu dans les Stalactites les qualités de brillante fabrication, communes à tous les poètes du Parnasse, grands et petits...

Dans les grottes sans fin brillent les stalactites.

��Du cyprès gigantesque aux fie ur s les plus petites Un clair jardin s'accroche au rocher spongieux Lys de glace, roseaux, lianes, clématites...

lorsque nous aurons excusé l'esprit un peu démodé mais char- mant des Odes funambulesques, en faveur du tour gaiement pastiché et de la verdeur des Ballades — et en fin de compte accordé que nul, sinon Ponchon, n'a traité la chronique en vers mieux que Banville...

O mon cœur, Paris têtu S'engouffre aux Montagnes Russes Dis, que faudrait-il que tu Crusses f

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