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NOTES 7^9

��LE PSJUME DE M. FLORENT SCHMITT (Concerts Colonne).

Un lied parfait peut valoir une symphonie. Mais celle-ci n'avait peut-être pas toute la perfection désirable. Et sans, pour cela, établir une fixe hiérarchie entre les genres, qui cependant s'aviserait de mettre en balance le plus admirable des Préludes de Chopin et la Symphonie avec choeurs? — On déplore chez nos musiciens modernes, le goût du joli et du fin, l'amour du " petit morceau ". On a tort. M. Ravel est un délicieux artiste. Mais, quand un de ses émules s'essaie à mettre sur pied une grande composition, il sied qu'on l'applaudisse d'autant plus que l'en- treprise est de nos jours plus exceptionnelle et plus hardie. M. Florent Schmitt l'a tentée et, ce qui est mieux, réussie. Louons M. Pierné qui s'est grandement honoré en imposant au public du dimanche le Psaume pour orgue, orchestre, solo et chœurs, de M. Florent Schmitt.

C'est un chant de guerre et de joie. " Gloire au Seigneur, frappez des mains toutes ensemble, chantez la gloire de Dieu. Frappez des mains, mêlez vos voix ! " M. Schmitt ne se le fait pas dire deux fois et il déchaîne toutes les forces orchestrales et chorales dont il dispose. Il n'a pas besoin de se contraindre pour voir grand, pour faire grand. On sent je ne sais quoi de forcené et de démesuré dans sa nature, j'allais dire de plébéien. Mais vous m'entendez mal, si vous prêtez à ses accents brutaux quoi que ce soit de vulgaire. C'est la marque particulière de M. Flo- rent Schmitt de ne se laisser jamais déborder par une fougue spontanée qui pourrait devenir triviale ; il a le contrôle de ses moyens. Sans doute ne pèse-t-il pas encore sur eux d'une volonté omnipotente et dure — et c'est tant mieux, quelque apparence de désordre qui risque d'en résulter. Mais la langue qu'il a apprise et où il s'exprime spontanément, garde, dans la

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