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Page:NRF 7.djvu/758

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752 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

XII

Beaux yeux ? hèlas^ bons yeux aussi, tout argentés de graves pleurs. chers ! chers yeux ! Beaux yeux, mais oui ! Miroirs naturels de mes pleurs,

comme autrefois je les revis, vos larmes à travers mes larmes, comme, enfant, quand fêtais transi, car pour la plus légère alarme,

vous pleuriez, beaux yeux, vous noyant dans mes yeux en pleurs, mes yeux mêmes : ainsi vos pluies dans nos fontaines, soirs au mélancolique argent.

XIII

Puis je sentis de son baiser la vague empreinte ma- ternelle. A ce moment-la, je le sais, je fus encor vain- queur du Ciel.

Lentement, d^une main lassée, elle caressa mes che- veux. A cette heure, en la nuit glacée, j'étais encor vainqueur de Dieu.

Elle allait... Mais la porte ouverte brusquement laissa pénétrer le grand frisson des lieues désertes, et la bourrasque et le curé.

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