l'annonce faite a marie 75
LA MERE. — C'est ce que tu nous lisais l'autre jour ?
ANNE VERCORS. — A la place du Roi nous avons deux enfants.
L'un, l'Anglais, dans son île
Et l'autre, si petit qu'on ne le voit plus, entre les roseaux de la Loire.
A la place du Pape nous en avons trois et à la place de Rome, je ne sais quel concile en Suisse.
Tout entre en lutte et en mouvement.
N'étant plus maintenu par le poids supérieur.
LA MÈRE. — Et toi aussi, où veux-tu t'en aller ?
ANNE VERCORS. — Je ne puis plus tenir ici.
LA MERE. — Anne, t'ai-jc fait aucune peine ?
ANNE VERCORS. — Non, mon Elisabeth.
LA MERE. — Voici que tu m'abandonnes
dans ma vieillesse.
ANNE VERCORS. — Toi-même, donne-moi
congé.
LA MERE. — Tu ne m'aimes plus et tu n'es plus heureux avec moi.
ANNE VERCORS. — Je suis las d'être heu- reux.
LA MERE. — Ne méprise point le don que Dieu accorde.
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