l'annonce faite a marie 79
LA MERE. — Que peut un seul pèlerin ?
ANNE VERCORS. — Je ne suis pas seul ! C'est un grand peuple qui se réjouit et qui part avec moi !
Le peuple de tous mes morts avec moi,
Ces âmes l'une sur l'autre dont il ne reste plus que la pierre, toutes ces pierres baptisées avec moi qui réclament leur assise !
Et puisqu'il est vrai que le chrétien n'est pas seul, mais qu'il communique à tous ses frères.
C'est tout le royaume avec moi qui appelle et tire au Siège de Dieu et qui reprend sens et direc- tion vers lui
Et dont je suis le député et que j'emporte avec moi pour
L'étendre de nouveau sur l'éternel patron.
LA MERE. — Qui sait si nous n'aurons pas nécessité de toi ici ?
ANNE VERCORS. — Qui sait si l'on n'a pas nécessité de moi ailleurs ^
Tout est en branle, qui sait si je ne gêne pas l'ordre de Dieu en restant à cette place
Où le besoin qui était de moi a cessé ?
LA MERE. — Je sais que tu es un homme inflexible.
ANNE VERCORS tendrement^ changeant de voix. — Tu es toujours jeune et belle pour moi
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