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Page:NRF 7.djvu/850

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844 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

dans l'art et dans la foi, à ces fous enivrés et si beaux d'une seule folie, les grands amateurs de la vie n'envient peut-être rien, quand ils jouissent de leur propre sourire : car ils ont leur ivresse aussi, qui est nommément l'infatigable enivrement de l'intelligence.

Sourire passe toute tragédie. Et peut-être, le rideau baissé sur les morts et le tas confus des survivants, le sourire est-il le dernier mot de la tragédie. Que faire cependant, si j'aime le sourire de la passion entre tous les sourires, et s'il est le seul, en tous lieux, que mon désir poursuit ?

��IV

��SUR VERONESE

Je me rappelle ce jour étouffant, couleur de plomb, à Vérone, où, sur le tard de l'après-midi, je connus une si belle heure de pourpre, dans les Jardins de l'Alouette, au palais Giusti, inondés par le soleil couchant.

J'errais dans la torpeur et le vide du palais Pompéi à la Victoire. Là, est le Musée. C'est une prison qui porte un ordre de colonnes, à la manière de San Micheli, ingénieur et architecte, le premier Romain de son temps. Et il me semble que les sénateurs de la République, entre Sylla et Caton d'Utique, auraient aimé des façades dans ce goût

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