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IIO LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

presque plus ? Avant-hier je l'ai vue, et elle avait les yeux rouges.

Quant à ce qui se passe chez Cougny, c'est un mic- mac de tous les diables. La Frisée même dit qu'elle n'y comprend rien. Depuis l'attaque qu'il a eue, vous savez bien, le jour de leur voyage, il n'est plus le même qu'avant. Oh ! il s'en est remis ; il rit, il boit la même chose, mais il a l'air un peu hébété. Sa femme, sa Marcelle — une jolie, allez, celle-là ! — a fait une scène, en rentrant, dont on n'a jamais su le fin mot, mais le fameux cousin y serait pour quelque chose que ça ne m'étonnerait pas. Maintenant il paraît qu'ils sont bien ensemble, mais la Juliette des Gallois y va beaucoup moins souvent...

y[me Durand regardait du côté du Louis et de M""' Frébault, mais le Louis ne sourcilla point. M*"* Fré- bault réfléchit :

— Je ne sais pas comment ça finira. Mais ça ne me dit rien de bon.

M™^ Durand n'eut pas le temps de passer en revue toute la petite ville. Elle n'était jamais à court de renseignements, mais elle en savait trop long sur chaque famille, et remettait au lendemain ce qu'elle ne pouvait dire le jour même.

Les tilleuls des Promenades se dépouillèrent peu à peu de leurs feuilles. On vit de plus en plus se hérisser leurs baguettes nues.

Il pleut. Journées grises. Journées de vent. Le vent pousse la pluie contre la porte, la pluie pénètre dans la maison qu'elle nettoie un peu. On dirait que le vent pousse aussi le ciel gris qui entre dans l'âme. Der- niers jours de Septembre ! Jours d'une fin de vie !

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