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préférence au point où ils deviennent le plus évidemment profanes, il les arrête là où ils cessent de l'être. Il y a là retouche ; j'aurais jugé plus juste de publier moins de fragments et quelques dialogues au complet. Certes, des phrases comme celles que Fontenelle prête à Raymond LuUe : " On perdrait courage si on n'était pas soutenu par des idées fausses " ; à Raphaël : " Avec aussi peu de raison qu'en ont les hommes il leur faut autant de préjugés qu'ils ont accoutumé d'en avoir. Les préjugés sont le supplément de la raison. Tout ce qui manque d'un côté on le trouve de l'autre"; à Parménisque : " Il y a une raison qui nous met au-dessus de tout par les pensées ; il doit y en avoir une autre qui nous ramène à tout par les actions : mais à ce compte là ne vaut-il pas presque autant n'avoir pas pensé ? "; à Lucrèce Borgia : " Au fond tous les devoirs se trouvent remplis, quoiqu'on ne les remplisse pas par la voie du devoir : ce que la nature n'aurait pas obtenu de notre raison elle l'obtient de notre folie ", — de telles phrases ne dépassent-elles pas de beaucoup l'audace de pensée des Encyclopédistes ? Ne vont-elles pas même là-contre, pour rejoindre 1' " antiscientifisme " d' Humain trop Humain et de Par delh le bien et le mal ? Pourtant nous ne sommes pas bien sûr que ce soit là plus qu'un jeu et il ne faut pas oublier que Fontenelle a achevé sa carrière à l'Académie des Sciences. On se souvient du jugement de Nietzsche :
" Croissance après la mort. Ces petites paroles intrépides sur les choses morales que Fontenelle a jetées dans ses immortels Dialogues des morts étaient regardées jadis comme des paradoxes, des jeux d'un esprit aventureux. Même les juges suprêmes du bon goût et de l'esprit n'y voyaient pas davantage, et peut- être Fontenelle lui non plus. Maintenant il se passe quelque chose d'incroyable, ces pensées deviennent des vérités, la science le démontre. Le jeu devient sérieux. Et nous lisons ces Dialogues avec un autre sentiment que le firent Voltaire et Helvetius et involontairement, nous élevons leur auteur dans
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