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Page:NRF 8.djvu/738

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732. LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

une autre classe d'esprits, une classe beaucoup plus haute que celle où le placèrent ceux-ci à raison ou à tort. "

On en rapprochera le mot plus calme de S* Beuve : " Il pousse des vues (Fontenelle) même quand il a l'air d'être frivole... La vérité nouvelle se déguise en madrigal et pousse plus sûrement... " Mais M. Faguet est exaspéré par l'incom- préhension qu'a manifestée La Bruyère quand il ne vit en Fontenelle qu'un " composé du pédant et du précieux " et il prononce cette parole sévère : " Les purs littérateurs étant beaucoup au-dessous du commun des hommes, quand il s'agit de se douter des hommes qui pensent. "

Il reste que Fontenelle, en dépit d'une certaine " déman- geaison de paradoxe ", a montré en son temps une curiosité intellectuelle sans exemple, qu'il fut souvent grand écrivain et que malgré la partialité du choix, le recueil de M. Faguet nous rappelle utilement à l'admiration qui lui est due.

H. G.

��LES TRJQUEURS DE SOPHOCLE, traduits par T/iéoJore Reinach (Revue de Paris).

C'est dans une tombe d'Oxyrhynchus en Egypte qu'a été découverte, sur un papyrus d'époque romaine, la moitié environ des Ichneutes ou Traqueurs de Sophocle. " Au V*^ siècle avant notre ère, dit M. Théodore Reinach dans la Revue de Paris, les poètes qui se disputaient, à Athènes, le prix du concours dra- matique, étaient ten\is de présenter, outre trois tragédies tirées ou non du même cycle légendaire, un intermède plus court, de sujet également héroïque ou mythique, mais de cadre cham- pêtre, et où le rôle du chœur était rempli par les démons puérils, espiègles et lubriques connus sous le nom de satyres. C'est seulement au cours de la seconde moitié du V* siècle que, dans certaines tétralogies, le drame satyrique proprement dit est

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