l'épreuve de FLORENCE 759
échappée sur cette nouvelle nature, il savoure une parenté — mais aussi une différence. Le train n'est pas trop lent qui l'emporte si inconfortable- ment vers Pise : il veut trouver le temps non pas seulement de sentir mais de peser ses sentiments. Et lorsque, les tunnels franchis, l'Apennin sourcilleux s'éloigne, hanté de chartreuses et d'anciens forts, tout soulevé d'une âpre vie mais sans désordre, il pressent, il épouse de loin la Toscane, ses oliviers et ses cyprès.
��IV
��Certes, il a couru des pays d'oliviers aux bords méditerranéens de France. Presque toujours un envahissement composite et inopiné des tropiques : le cactus, le nopal, le palmier qui n'est beau qu'aux sables, en gâtait la fine douceur. Ici le cyprès s'y joint et rien d'autre. Sur la fumée impalpable des feuilles grises, le cyprès allume ses torches noires, qui brûlent droit, d'une flamme impassible au vent. Il ajoute sa gravité, son dessin strict, sa joie funèbre. Grâce à quelques accents posés, il conso- lide, il ordonne le paysage. Mais D... aspire à un autre printemps.
A dire vrai, c'est une nuance délicate, qui marque Avril sur ces arbres d'hiver, le reflet mystérieux d'une nouvelle aube de vie, une rosée plus tiède qui les lave des souillures de l'autre été, une
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