Page:NRF 8.djvu/810

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

802 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

rences, cette secrète partialité qui est au monde. Le monde est travaillé par une sorte d^injustice active et sereine ; il y a une distribution tout arbitraire et sentimentale des événements ; il y a ' des ^destinées étùes, jalousemèht préservées ; le bonheur leur est fidèle et les accompagne avec une agilité extraordinaire ; il s'arrange pour leur rester attaché jusqu'au milieu des accidents qui semblent devoir le détruire à jamais ; .il leur revient, il les retrouve et là où |I ne peut passer, il change de forme. D'autres vies au contraire sont maudites et le malheur use pour les suivre de la même ingéniosité. Ah ! Dieu merci, tout h^ëit 'pas pouf le mieux dans, ,lè lîneilleuf des mondes ! Celui-ci a grand besoin de se réformer, d'apprendre lajustice distributive. Qu'il est émou- vant de suivre les lignes de ses prédilections et de siès' aversions 1 Comme elles sont à la fois étranges et. nettes ! pi .1 on sait préférer ce qui est a ce qui aevraitêtrc, quelle joie dans cette contemplation ! Pour un cœur allègre, il est délicieux de déchiffrer l'immorale logique des destinées : à chacun arrive non pas ce qu'il mérîté,[,mgis ce qiiîlqt i:'éssemble. Même l'imprévu le plus abrupt, il se découvre à la fin qu'il tenait à l'avance par quelque endroit à notre âme et qu'elle l'appelait, Les événements nous sont donnés heureux'^'bù'rnalhèufèuXv ^^^ pas suivant ce que ijô.vjs valons, mais suivant ce que nous sommes.

�� �