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Page:NRF 8.djvu/867

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SEPT HOMMES 859

cet épisode de ma vie. Et pourtant me voilà, accroupi à ma fenêtre, bayant au confort d'une tribu de bour- geois !

... Un, deux, trois, quatre, cinq, six couverts. Pour- quoi six ? Qui vient dîner chez eux, ce soir ? Et que font-ils encore r...

Je commence à m'inquiéter de ce que je ferai pendant les vacances. Ils restent deux mois aux bains de mer. Et je ne peux pas. . . je ne veux pas recommencer mon aven- ture de l'an passé. D'ailleurs, cela ne sert à rien, c'est dangereux, même...

Il faut dire que je m'étais mis en tête de faire connais- sance avec ces gens-là. Pourquoi pas ? H peut suflSre d'un mot, d'un coup de chapeau. Je ne suis pas le premier venu, après tout. Un raté, soit. Mais un raté qui en sait long et qui possède bec et ongles... Je voulus donc me faire connaître d'eux. Je les épiai plus attentivement, et quand je les voyais sur le point de sortir, je descendais bien vite dans le vestibule où j'attendais qu'ils apparussent pour faire mine de remonter. Je les saluais, je souriais. Peine perdue, ils me rendaient mon salut sans me regar- der. Un soir, je bousculai le monsieur et m'excusai longuement.

— Du tout, dit-il, je sais bien que vous ne l'avez pas fait exprès.

Ah, je l'aurais giflé pour ce mot-là !

Une autre fois, je lançai chez eux, par la fenêtre ouverte, une lettre signée d'un nom illustre, — que je m'étais écrite, naturellement. Au moment du dîner, je sonnai pour la réclamer, et la bonne me la remit. J'insis- tai pour remercier le maître de la maison.

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