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Page:NRF 8.djvu/984

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97^ LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

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��Cependant elle ne fait que réveiller mon atten- tion. Je ne peux pas me convertir simplement par pique et par point d'honneur. Il me faut des raisons plus précises, tirées de la considération même du dogme.

Elles commencent à apparaître, à mesure que je m'approche de lui. O profondeur inimitable ! Je ne veux pas encore la comprendre, la deviner seule^- ment. Cette doctrine est si forte qu'on rencontre ses rayons bien avant de la trouver elle-même. Entre les belles œuvres de l'esprit, celles qui sont nées d'un génie chrétien, se distinguent dès l'abord, et toutes seules.

Il y a une sorte de naïveté en tout écrivain non-chrétien. Il a toujours l'air de quelqu'un à qui l'on cache quelque chose et qui ne s'en doute pas. Il y a un certain dernier mouvement de l'esprit qu'il n'a jamais l'idée de faire. Il y a un fond qu'il ne touche pas. Il va, il vient ; j'admire son ingéniosité, sa dureté, sa pointe ; peut-être j'envie sa liberté, et qu'il puisse sans scrupules, entrer d'un élan si allègre et si cruel dans la vérité. Mais je sais qu'en face d'une certaine question très droite, que je pourrais tout à coup lui poser, il serait sans réponse et ne trouverait de recours que dans la raillerie.

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