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Page:Nadar - Charles Baudelaire intime, 1911.djvu/96

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ver, avec le ton du reproche, qu’on ne m’avait pas vu à l’enterrement de ta mère. Tu devinés bien pourquoi ; je n’ai reçu aucun avis. Quand j’ai vu l’annonce de la mort de Mme Tournachon, c’était non pas dans une invitation collective, mais dans la table nécrologique du Siècle, et je crois bien que deux jours étaient déjà écoulés.

Depuis quelques années mon esprit est tellement frappé des idées de solitude et d’abandon, que je serais une brute si je n’étais pas sensible au malheur d’un de mes plus vieux amis.

Mais tu es plein d’activité, et tu as un enfant.

Ton bien dévoué,
Ch. Baudelaire.

Ce cruel aveu, l’aveu de cette faim de son cœur, on peut le rapprocher de la dédicace qu’on lit en marge du portrait de Berthe, l’inconnue qu’il avait rencontrée en Belgique : « A une horrible petite fille, souvenir