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Page:Nadar - Quand j'étais photographe, 1900.djvu/110

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pour un rien, en réfléchissant, si seulement il croyait encore avoir le temps, il courrait doubler ses munitions. Mais je ne jurerais pas que le farceur qui se moque plus haut que les autres de notre pèlerin précautionné ne recèle, si on le fouillait bien au fond de ses poches, quelques pelotes de ficelle en souvenir de Thésée, l’homme au labyrinthe, Le classique est éternel.

Vous ne doutez pourtant pas, madame, vous qui êtes brave comme un homme — brave, — que dans ces visites réglementaires il ne saurait y avoir l’ombre d’un danger. A la queue leu leu, nos excursionnistes, comptés à l’entrée pour être recomptés à la sortie, n’ont qu’à défiler en sécurité parfaite par l’itinéraire restreint qui leur est conféré dans l’ossuaire, sous la surveillance des hommes de garde en sentinelle à chaque fausse issue. Tout autre assurément pourrait être sans ces précautions l’issue de l’entreprise par cet immense enchevêtrement de carrières romaines d’où notre Lutèce est sortie du troisième au huitième siècle et qui se replient en milliers de méandres des deux côtés de la Seine, de Vaugirard à Charenton, de Passy à Ménilmontant.

Mais la poterne s’est ouverte. Chacun s’engouffre peu à peu par l’étroit escalier au tournant rapide. Vous plaît-il d’apprendre que cette entrée, la plus