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Page:Nadar - Quand j'étais photographe, 1900.djvu/134

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communiquerait avec nous par quelqu’un des petits cratères municipaux, puits de Catacombes ou regards d’Égouts. On le roulerait d’un de ces orifices à l’autre au fur et à mesure de nos opérations souterraines.

La surveillance d’un personnel attentif n’arrivait pas toujours à préserver suffisamment l’attirail contre la curosité, l’indiscrétion des passants agglomérés. La foule est partout incommode, importune, et si la badauderie Parisienne n’a pas volé sa réputation, ce n’est pourtant pas qu’elle soit là plus puérile que partout ailleurs (— nous l’avons retrouvée d’une nigauderie au moins égale en toutes villes et bourgades de tous les pays sans exception —), c’est parce que Paris lui fournit un public plus touffu.

L’éloignement du foyer générateur ne facilitait pas notre opération. À chaque instant on achoppait aux lenteurs des arrangements ou modifications, aux entretemps forcés de la manipulation ou à quelque fortuité imprévisible. Nombre de fois, de nos terriers où le temps était déjà bien long — « on se fait vieux ici ! » disait un aide — il nous fallut dépêcher un messager par des chemins peu sommaires pour nous renseigner sur quelque arrêt subit qui nous forçait à recommencer péniblement une opération déjà mal commode, juste au moment où elle touchait à sa fin.

À certains points, l’espacement des bouches de