installer avec M. de Marnhyac, pendant qu’au rez-de-chaussée les frères Bisson, commandités par les Dolfus de Mulhouse, ouvraient une somptueuse boutique où s’étalaient devant le public émerveillé leurs belles épreuves de la bibliothèque du Louvre et des vues de la Suisse, en dimensions jusque-là inconnues. Marville seul (— encore un peintre ! —) put alors les égaler dans les collections si remarquables laissées par lui aux archives de la Ville.
C’était la première période du procédé humide : celui qui a passé par les amertumes du collodion reste encore ébahi devant l’impeccable exécution de ces immenses clichés. Les frères Bisson avaient su dénicher et former au laboratoire un simple garde municipal qui, à bras tendu, couvrait d’un jet, — sans un retour, sans une coulure, sans un bouillon, sans un grain de poussière, — une glace d’un mètre sur quatre-vingts, à bras tendu. Ce brave homme, qui eut son heure de célébrité relative, mérite peut-être d’avoir son nom gardé dans cette légende : il s’appelait Marmand.
La boutique des Bisson fit fureur. Ce n’était pas seulement le luxe extraordinaire et le bon goût de l’installation ni la nouveauté et la perfection des produits qui arrêtaient le passant : il trouvait intérêt non moins vif à contempler à travers le cristal des devantures les illustres visiteurs qui se succédaient sur le velours oreille d’ours du grand divan