Aller au contenu

Page:Nadar - Quand j'étais photographe, 1900.djvu/221

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

d’autres établissements créés ou nouveaux, plus soucieux de la dignité de leur travail, mieux ordonnés. — Disderi dut abandonner sa maison de Paris et vendre jusqu’à son nom.

Courageusement, mais vainement, il tenta de se remettre au travail un peu partout et c’est ainsi que nombre de ses anciens clients revirent avec étonnement sur des boutiques ou même sur des échoppes à Cauterets, Biarritz, Monaco, etc., ce nom si brillant hier. — Mais partout il échoua : le talisman était brisé. La fortune est femme et ne pardonne pas à qui manqua l’occasion.

On peut dire, en la langue moderne, qu’une chose est « lancée » quand la caricature s’en avise et y touche. Parmi tous ses autres rôles, — très essentiels, — la caricature tient aujourd’hui celui du personnage antique qui persiflait et huait derrière le char de triomphe. Elle est la suprême consécration de toute gloire.

L’heure avait sonné où la Photographie ne pouvait plus lui échapper. Pas un coin de journal à images où l’impertinent crayon ne s’occupât des nôtres. Inutile de dire que tous ces jeux ne pouvaient être et n’étaient que bienveillants. Rien contre, tout sur.

C’est ainsi que dans le foisonnement sans paix ni trêve de son œuvre quotidienne, le plus grand de