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Page:Nadar - Quand j'étais photographe, 1900.djvu/222

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nos athlèles, génie démesuré, éclatant comme le Benvenuto jusque dans la menuaille là plus frivole, Daumier sculptait couramment sur les pierres lithographiques du Charivari les scènes variées de nos ateliers.

Rien ne manquait plus à l’apothéose de la Photographie, — rien qu’une première Exposition générale pour laquelle elle était, à peine d’hier née, toute mûre.

Cette première Exposition de Photographie eut lieu en 1855 au Palais de l’Industrie. Son succès fut grand.

Assurément le luxe des installations, auquel l’habitude nous a rendus aujourd’hui indifférents, n’était pour rien dans ce succès justifié mieux encore que par la nouveauté de la surprenante invention. Le public se pressait avec une curiosité comme haletante devant les innombrables portraits de personnages connus qu’il ne connaissait pas encore, de beautés de théâtre qu’il n’avait pu contempler que de loin et qui se révélaient à lui dans ces images où la pensée elle-même semblait vivre.

Pendant que les initiés, les spécialistes examinaient les épreuves indélébiles de Poitevin, de Moitessier, de Topenaud, de Charles Nègre, de Baudrand et la Blanchère, les transports lithographiques de Lemercier, — entrevoyant par la percée de ces pre-