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Page:Nadar - Quand j'étais photographe, 1900.djvu/225

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À deux pas de là, au surplus, la démonstration complète en était faite par la montre du sculpteur Adam Salomon, bondée des portraits des diverses notabilités de la politique, de la finance, du monde élégant, et dont tous les clichés, sans parler des épreuves, avaient été retouchés selon le mode nouveau que, mieux avisé et plus diligent que nous en son sang israélite, Adam Salomon avait pris la peine d’aller apprendre chez le Bavarois.

La retouche de ces clichés, contenue par une sage réserve, faisait là merveille et si on se foulait devant les autres expositions, on s’écrasait, on s’étouffait devant celle-ci.

Non moins pratiquement Adam Salomon avait adopté un format unique, de petites dimensions, dont jamais à quelques conditions que ce fût il ne consentit à se départir. Dans cette donnée restreinte, en même temps que sa prudence évitait de se heurter aux déformations, dédaignant la creuse gloire d’en triompher, l’exiguïté des têtes lui laissait le champ libre pour le développement des corps où la critique a le moins à voir et l’arrangement des costumes et draperies, cher à tout sculpteur. Enfin l’unité suivie du format devait finalement donner à l’ensemble de la production très considérable du