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Page:Nadar - Quand j'étais photographe, 1900.djvu/231

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Sur un signe affirmatif, il se nomme. — Alors Monck, non moins froid :

— Monsieur votre père n’a pas pu venir ?

— Mais mon père n’a jamais dû venir. C’est moi Léon Vidal !

Sur ce, les deux augures de s’entre-considérer un instant d’un œil rond, — puis de partir d’un éclat de rire :

— Du diable si je sais pourquoi, dit Monck, mais figurez-vous que je m’étais fourré dans l’esprit, — j’étais convaincu, j’aurais parié que vous étiez un vieux monsieur, un ancien négociant retiré des affaires et s’adonnant à la photographie pour occuper ses loisirs ! — Mais allons vite voir ce que vous faites — et déjeuner !

Et jusqu’à la mort si regrettée de notre cher Monckhoven, l’amitié la plus étroite régna entre ces deux hommes d’élite, amitié inébranlable en effet celle qui est basée sur l’estime, le respect réciproques. C’est à Vidal que Monckhoven à réservé l’honneur de la dédicace de la septième (— et dernière ! —) édition de son grand Traité général de la Photographie, comme s’il eût voulu désigner par cette glorieuse préférence le plus digne, non de le remplacer, mais de lui succéder.