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Page:Nadar - Quand j'étais photographe, 1900.djvu/24

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quand j’étais photographe

— Oui, monsieur. J’ai toujours eu beaucoup de goût pour mon métier et tout ce qui s’y rattache physique, chimie, calcul. Je vais tous les soirs aux cours des mairies ou bien je lis les ouvrages, les comptes rendus spéciaux : c’est mon grand, mon seul plaisir. Je ne sais rien ou presque rien, mais je me tiens au courant de ce que les autres savent. Aussi je m’attache à passer par tous les ateliers où on apprend quelque chose : c’est ainsi qu’après avoir travaillé dix-huit mois dans la maison Breguet, j’ai quitté : ce n’est plus là que de la fabrication d’atelier et c’est le laboratoire qui m’attire. J’ai été employé chez monsieur Trouvé lorsqu’il s’occupait de son vélocipède électrique, rue de Valois, avec le moteur double. J’ai travaillé — je voulais tout connaître, tout voir, — chez monsieur Froment pour ses horloges, chez monsieur Marcel Deprez aux moteurs générateurs et à la transmission des forces, — une grande chose qui n’a pas dit son dernier mot, monsieur ! — ensuite avec monsieur Ader pour son téléphone…

— Ah ! vous connaissez aussi monsieur Ader ?

— Oh ! oui, monsieur ; un bien excellent homme, qui en sait long et qui en aura long à nous dire un jour ! Et avec ça, modeste, trop modeste !

— C’est vrai.

— Vous le connaissez aussi ?… — N’est-ce pas, monsieur, que je ne me trompe pas ? — Enfin, j’ai même eu la chance d’être accepté par monsieur