Aller au contenu

Page:Nadar - Quand j'étais photographe, 1900.djvu/282

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dans un universel frôlement, — comme lorsqu’en ballon on entre au plus épais du nuage et qu’on vient à rencontrer contre ses joues la caresse atone de la buée ou le bris frissonnant des tant fines, invisibles aiguilles de la glace…

Mais les aiguilles présentes n’auraient rien d’aussi rafraichissant et le fait est — si on vient à y songer un instant — que si une seule de toutes ces petites « histoires naturelles », tout à coup prise du vertigo, venait à s’aviser de se fâcher et de donner le la aux autres… brrr !!!…

Et, rêvant à ce que peut en cet instant présenter à l’objectif déjà braqué notre duo nébulosé, effondré par ces prolifications pullulantes, — obstinément me revient un souvenir du vieux Tintamarre de Commerson, ce cliché à tel point criblé de points noirs qu’on n’en distinguait plus qu’en très vague le sujet lamentable : — « Famille espagnole grêlée par les punaises »…

Mais voici que du milieu de notre nue vivante, toujours impassible, tel, un dieu Olympien, M. Maunier se tourne vers nous, brandissant d’une main son couvercle, comme pour la démonstration :

— Tiens, tiens, tiens : vous aviez pris une chaise, vous, monsieur Nadar ? — Pas bête !