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Page:Nadar - Quand j'étais photographe, 1900.djvu/35

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gazebon vengé

Steinheil avait déjà remplacé son fil de retour par le sol lui-même pris comme conducteur, et Bourbouze constaté les courants telluriques avec le galvanomètre. — Mais la voie était d’ailleurs depuis longtemps indiquée par les premières expériences de la Société Royale de Londres, quand Watson, Cavendish et un troisième dont le nom m’échappe (— ah ! — Martin Folkes ! —) prirent la Tamise comme conducteur, non dans son courant, mais dans sa traversée, — et quand ils augmentèrent même le trajet en ajoutant à la largeur du fleuve une bande de terrain : expérience qui fut répétée plus tard avec le courant voltaïque. — Mais n’est-il pas reconnu aujourd’hui que l’air lui-même est conducteur ? — Pourquoi donc ce qui nous était acquis depuis 1747, en douterions-nous aujourd’hui, après plus d’un siècle, et pourquoi serions-nous assez ennemis de nous-mêmes pour reculer à nous en servir ? — Enfin le photophone, ce miroir qui vibre à toutes distances sous l’action de la parole, ce miracle n’est-il pas obtenu sans fils ? Il est vrai que le sélénium qui nous le produit attendait depuis 1817, quand Berzelius le trouva, que nous voulussions bien prendre la peine de l’accepter. — Mais c’est toujours ainsi que vous l’avez dit : — « l’esprit humain procède du composé au simple… » — Les fils m’étant inutiles, monsieur, j’ai supprimé les fils.

D’ahuri, je passais abasourdi…