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Page:Nadar - Quand j'étais photographe, 1900.djvu/36

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quand j’étais photographe

Mais la partie était enlevée, — et votre jeune homme l’avait déjà senti, car pour tout à fait s’assurer qu’il tenait ville gagnée en y plantant son drapeau, il ajouta, plus familier et avec un sourire bon enfant :

— Et à présent me permettez-vous, monsieur Nadar, de vous exprimer ma surprise d’avoir rencontré une telle résistance chez un homme connu pour tant d’initiatives diverses, chez celui qui — le premier ! — trente ans avant que personne y songeât, prédisait, expliquait et même baptisait le Phonographe. Car c’est bien en 1856, dans un journal qui s’appelait le Musée Français-Anglais, que vous…

— Bon, bon… Assez !  !

— … chez vous qui obteniez sous terre le premier cliché aux lumières artificielles et aussi le premier cliché de la nacelle d’un aérostat ; — vous qui en 1863 avez si bien donné du pied dans la chimère des ballons prétendus dirigeables et qui proclamiez dès lors le principe exclusif, accepté de tous aujourd’hui, des appareils plus denses que l’air pourla navigation aérienne… — vous qui…

— Grâce !  !… — Venez quand vous voudrez.

— Ah ! merci, monsieur !  !  !

— Et quand venez-vous ? demande de Pages arrivé à l’ébullition.

— Monsieur, si ça ne dérange rien, je viendrai le 16 courant, à l’heure que monsieur Nadar voudra bien me désigner.