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Page:Nadar - Quand j'étais photographe, 1900.djvu/39

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gazebon vengé


Comme je ne dis rien :

— Alors ?  ?  ?… me dit Hérald.

— Alors va pour deux louis !…

— Comment, tu peux croire que tout cela n’était qu’un jeu, que ce garçon est un fourbe, qu’il ne viendra pas demain ?

— … et ce n’est vraiment pas cher ! — Remarque à quel point notre jeune artiste a été correct dans toute sa procédure : — l’entrée, modeste, réservée, la tenue conforme : tout cela parfait ; — l’engagement des préliminaires sentimenteurs, les deux vieilles mamans évoquées, — (ce qui ne rate jamais : vois Dennery ! vois Coppée !…) — l’exorde insinuant tiré de la personne de l’orateur ; — la série volubile des faits et dates, invérifiables sur la minute, tourbillonnant à vous éblouir comme boules à jongler, — les compliments, un peu gros, mais ça passe toujours : — et pour atteindre cet ensemble de perfection, médite quelles préparations, quel entrainement ! — Et si jeune encore ! — Crois-moi : il y a là un ministre de l’avenir pour notre République maquignonne et même conservatrice.

— Mais ces noms d’amis qu’il te citait ?

— Renseignements quelconques, obtenus plus que facilement du premier venu qui se sera trouvé dix