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Page:Nadar - Quand j'étais photographe, 1900.djvu/40

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quand j’étais photographe

minutes à côté de moi ou de quelqu un me connaissant.

— Et l’article du journal ?

— Comment, c’est toi, mon Hérald, qui en as tant connu, de journaux, toi qui as été le véritable, l’initial créateur du Petit Journal et de ses quatre millions de lecteurs d’aujourd’hui, — c’est toi qui te laisses prendre à un fait-divers glissé dans l’un des deux premiers et derniers numéros d’un éphémère quelconque par la complaisance, ou — qui sait ? — la complicité d’un camarade de la composition ? Tu crois aux journaux, toi qui en as fait ! Faut-il qu’avec tant d’esprit tu sois resté un brave homme !… — Mais non, tout ceci n’est rien ou peu de chose, et ce qu’il nous faut admirer avant tout, c’est moins encore l’intelligence dépensée à tout cet acquis pseudo-scientifique que la façon de s’en servir, si habilement étalé et manœuvré sur le tapis de prestidigitation. Nous avons rencontré là un exécutant de première marque et je suis satisfait vraiment d’avoir fait la connaissance de cet homme fort. Il ira loin !… Oui — et je suis difficile ! — c’est un joli travail, puisque tu m’as vu consentir moi-même à me laisser mordre. — Voilà donc Gazebon vengé ! — et sur moi ! — et par moi !  !  !…

Es-tu content, Mauclerc ! et ton hideux sourire…

— Mais, mon ami, comment peux-tu admettre tant de préparations, tout cet effort, pour aboutir