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Page:Nadar - Quand j'étais photographe, 1900.djvu/47

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l’aveugle princesse

l’aérostat à jamais ne saurait être nef. Né bouée, il crèvera bouée. — La direction des ballons est une chimère »


D’autre part pourtant je me disais que l’homme a le droit d’aller à sa volonté dans l’air, — puisque l’animal y va ?

Je considérai alors que l’oiseau et l’insecte qui vole ne se dirigent dans l’air qu’à la première, absolue condition d’être précisément tout le contraire du ballon : — en effet, ils ne s’enlèvent pas, comme le ballon, par une simple différence de pesanteur spécifique et, tout au contraire du ballon, tandis que l’air presse sur le ballon, eux s’appuient sur l’air. Sans quoi ils ne voleraient.

Ces excellents professeurs, dès que je leur eus prêté attention, m’apprirent bientôt que le vol proprement dit, l’automotion aérienne ne peut être que dynamique, mécanique, avec concordance d’autres composantes, statique, etc.

Place nette étant faite enfin de la fausse piste sur laquelle, malgré la lamentable et dérisoire série de ses déconvenues sans fin[1], l’homme ne se lassait

  1. Il est vraiment impossible de ne pas exprimer ici une question :

    — Combien d’années se sont écoulées depuis le jour où le ballon de l’École de Meudon alla, sans dire gare un beau matin, chez son voisin, Chaville, je crois, et en revint aussi