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Page:Nadar - Quand j'étais photographe, 1900.djvu/86

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La rivière coule au niveau du sommet de la montagne ; pas de disparité perceptible entre les champs de luzernes également arasés avec les hautes futaies des chênes séculaires.

Et quelle pureté de lignes, quelle extraordinaire netteté d’aspect par les exiguïtés de ce microcosme où tout nous apparaît avec l’exquise impression d’une merveilleuse, ravissante propreté ! Pas de scories ni de bavures. Il n’est tel que l’éloignement pour échapper à toutes les laideurs…

L’invitation à l’objectif était là plus que formelle, impérative, et, si intense que fût notre absorption poussée jusqu’au vague du rêve, en vérité il eût fallu n’avoir jamais entr’ouvert la porte d’un laboratoire pour que nous ne fussions aussitôt traversés de la pensée de photographier ces merveilles.

Et comme le hasard voulut que je fusse apparemment le premier photographe enlevé sous un ballon, ainsi se trouva m’échoir une priorité qui eût pu appartenir aussi bien à tout autre.

J’avais tout d’abord entrevu ici deux applications des plus intéressantes.

Au point de vue stratégique, on n’ignore pas