Aller au contenu

Page:Nadar - Quand j'étais photographe, 1900.djvu/87

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

quelle bonne fortune est pour un général en campagne la rencontre d’un clocher de village d’où quelque officier d’état-major dressera ses observations.

Je portais mon clocher avec moi et mon objectif pouvait successivement et indéfiniment tirer des positifs sur verre que j’envoyais directement de ma nacelle au quartier général, au moyen d’un factage des plus simples : petite boîte glissant jusqu’au sol le long d’une cordelle qui me remontait au besoin des instructions.

Ces images immédiatement agrandies par projections sous les yeux du général en chef lui présenteraient l’ensemble de son échiquier, constatant au fur et à mesure les moindres détails de l’action et lui assurant toute préexcellence pour conduire sa partie.

Puis — cedant arma ! — je passais à une autre besogne non moins capitale.

Jadis, en Bretagne, quand il y avait un partage de biens entre deux familles, les parents de chaque côté amenaient sur place les petits enfants. On plaçait les bornes indicatives, et aussitôt de se précipiter sur les petits et de les combler d’une grêle de torgnoles : « — Ainsi la mémorable raclée que vous venez de recevoir vous rappellera à jamais cette