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Page:Nadar - Quand j'étais photographe, 1900.djvu/94

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— Première ascension ; résultat — 0 !…

— Seconde ascension : — rien !!…

— Troisième ascension : — néant !!!…

J’avais été d’abord étonné, — puis inquiet : — me voici atterré…

Que se passe-t-il ?…

— Et je monte, remonte et remonte encore, toujours, — sans plus de succès.

À chaque nouvel échec, j’ai beau chercher, voir encore et revoir : rien n’a été oublié ni régligé, rien ne pèche. Dix fois, vingt fois, mes bains ont été filtrés, refiltrés, remplacés, tous mes produits changés.

Comment peut-il se faire qu’invariablement, inexorablement, je n’obtienne qu’une série de plaques voilées, d’un noir de suie, sans un indice, un soupcon d’image ? D’où vient que, comme sous un sort jeté, je ne puisse sortir de ces glaces opaques, fuligineuses, de cette nuit qui me poursuit ?

— « Les autres » auraient-ils eu raison ?

Impossible. Jamais je n’admettrai de l’objectif qu’il ne me rende point ce qu’il voit. — Évidemment il ne peut y avoir, il n’y a là qu’un accident de laboratoire jusqu’à présent inexpliqué, accident qui se prolonge cruellement, certes, et s’acharne au delà du vraisemblable, — mais dont j’aurai raison !

Je n’en démordrai pas : coûte que coûte, je pour-