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Page:Nadar - Quand j'étais photographe, 1900.djvu/95

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suivrai mes ascensions jusqu’à ce que j’en aie le cœur net.

Mais — coûte que coûte — est bientôt dit. Chacune de ces ascensions successives, pour moi tout seul agencées, coûte cher et épuise mes ressources plus que maigres ; tout ce que je gagne, ce que j’ai passe là, et les billets de mille y filent vite.

Encore voici venir la saison d’hiver, peu propice à mes tentatives. — Me va-t-il donc falloir rester sous ma honte d’être battu et me ronger les poings jusqu’au printemps prochain, attendant de recommencer ?

Une fois, encore unes fois, essayons ! — Et de tout. mon effort d’application, de toute la concentration de ma volonté, cette fois dernière, je tente…

— Encore rien, rien, rien !!!

Un ensorcellement !!!

À chacune de ces ascensions, lorsque, ne pouvant me dépêtrer de la série noire, j’arrivais de guerre lasse à remettre nouvel essai à la fois prochaine, je ne manquais pas, comme on peut croire, un beau « Lâchez-Tout ! » m’offrant au moins comme consolation et dédommagement la jouissance d’une ascension libre. Tel le pâtissier, faute de pratiques, mange son fonds.