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Page:Nadaud - Un double aveu, 1896.djvu/15

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UN DOUBLE AVEU
JEANNE, avec sensibilité.

Son nom, tu le connais. Et je sais que tu l’aimes.
De quel droit l’aimes-tu ?

MARIE.

De quel droit l’aimes-tu ? Quoi ? tu parles de droits !
Tu ne peux alléguer qu’un mois, et j’en ai trois.

JEANNE.

C’est la première fois qu’une femme se flatte
D’être l’aînée en âge et la première en date.

MARIE.

En revanche, je vois que les jeunes souvent
Ont plus d’instruction qu’on n’en puise au couvent.

JEANNE.

Peut-être.

MARIE.

Peut-être. Aux qualités que ton esprit lui donne,
Je cherche ce qui peut te plaire en sa personne.

JEANNE.

Ta seule expérience est mon unique loi.

MARIE.

Je n’ai fait que parler après toi, d’après toi.
Il n’est pas beau.

JEANNE.

Il n’est pas beau. Mais non.

MARIE.

Il n’est pas beau. Mais non. Pas jeune.