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domaines et Takayama, réduit si subitement à la misère, dut demander un asile pour lui et pour sa famille aux Jésuites. Après quelques années, il fut gracié par Hidéyoshi et reçut de lui un fief dans le Hokourokou-dô.

D’un autre côté, soit par hasard, soit par calcul, les Jésuites n’ont jamais procuré à Hidéyoshi l’occasion de posséder un navire portugais ou du moins de pouvoir étudier minutieusement le mode de construction des navires européens. « Il était arrivé depuis peu[1] à Firando, dit Charlevoix, un navire portugais si grand et si beau que le prince[2] devant qui on l’avait fort vanté voulut le voir et pria le Père Cuello d’engager le capitaine à l’amener à Facata, où se trouvait alors la cour. Le vice-provincial en écrivit au capitaine et lui ajouta que, s’il ne pouvait donner au prince la satisfaction qu’il souhaitait, qu’il n’omit rien, pour faire sentir à Sa Majesté que la seule impossibilité l’empêchait d’exécuter ses ordres. Le capitaine ayant reçu cette lettre vint lui-même à Facata, représenta à Cambacundono l’intérêt qu’avait toute sa nation et l’extrême envie qu’il avait lui-même en particulier de conserver ses bonnes grâces, mais que Sa Majesté connaissait trop bien la situation des lieux pour ne pas savoir qu’un bâtiment comme le sien ne pouvait pas entreprendre le

  1. En 1587.
  2. Hidéyoshi.