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passage de Firando à Facata sans s’exposer à un danger certain de se perdre. L’empereur témoigna que ces raisons le satisfaisaient ; il rendit même visite au capitaine et au vice-provincial dans le bâtiment qui avait amené le premier à Facata, il s’entretint fort avant dans la nuit avec eux et jamais on n’eut plus lieu de le croire bien disposé pour la religion. Néanmoins, cette même nuit, qui fut celle du 24 au 25 juillet de l’année 1587, il signa le bannissement des missionnaires et le fit signifier au Père Cuello »[1].

Il est certain que Hidéyoshi fut mécontent de la conduite tenue à son égard par le capitaine et le Père portugais qui n’avaient pas écouté sa demande et qu’il faut trouver dans ce fait le point de départ de persécution que le dictateur entreprit contre le christianisme. Il existe un second fait rapporté par les Jésuites[2] et qui a son importance : c’est l’influence que les bonzes exercèrent alors sur l’esprit de Hidéyoshi. Après avoir beaucoup souffert sous Nobounaga, ils venaient de rendre service à son successeur au cours de l’expédition de Shimazou et n’avaient pas été sans essayer d’en tirer profit pour eux et pour leur religion. En effet, la seule juxtaposition de la date de cette ordonnance et de celle de la conquête rapide de Satsouma par Hidéyoshi due au concours du grand-prêtre des Ikkoshiou suffit,

  1. Charlevoix. — Histoire du Japon, t. III, p. 240.
  2. Charlevoix. — Histoire du Japon, t. III, p. 240.