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porter atteinte au bouddhisme pourront commercer avec le Japon et même aller librement dans les pays chrétiens ou en revenir.

« Le 19e jour du 6e mois de la 15e année de Tenshô (25 juillet 1587) »[1].


« La première ordonnance de Hidéyoshi contre les prédicateurs étrangers, comme dit Metchnikoff[2], excita une profonde émotion dans le parti chrétien. Quelques Jésuites demandèrent une audience au dictateur pendant qu’il était encore dans le Kiou-Siou : mais il ne voulut pas les recevoir. Hidéyoshi s’attendait à une insurrection dans les principautés chrétiennes du Saï-Kaïdô, et il était alors dans ses intérêts qu’elle éclatât, en ce cas, pendant qu’il était dans le Tchikouzen et que le gros de son armée était sur pied… Les princes et les missionnaires chrétiens se réunirent, en août 1587, en un conseil général à Hirado pour délibérer sur le parti à prendre. Ils décidèrent de ne rien tenter pour le moment, mais de considérer l’ordonnance de Hidéyoshi comme « contraire à la loi divine », suivant l’expression des Jésuites, comme nulle et non avenue. »

Rassuré par leur attitude pacifique, Hidéyoshi ne donna lui-même aucune suite à son ordre de prescription. Les Jésuites restèrent tranquillement dans

  1. Daï-Nihon-Shôghio-Shi (Histoire du commerce du Japon), par Souganouma, pp. 324-325. Le manuscrit de cet édit se trouve dans la bibliothèque du comte Matsoura, ancien daïmio de Hirado.
  2. L. Metchnikoff, op. cit., p. 563.