Page:Nagaoka - Histoire des relations du Japon avec l'Europe aux XVIe et XVIIe siècles, 1905.djvu/123

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resques, étaient encore à la recherche de nouvelles conquêtes. C’est à ces causes que le Père Charlevoix attribue le changement de la politique du shogoun[1]. Néanmoins comptant toujours développer son commerce étranger, il n’avait pas rompu brusquement les relations amicales qu’il entretenait avec les Pères. Mais pendant que Iéyasou conservait encore envers le christianisme une politique généreuse ; il était combattu par Yodo-ghimi, veuve de Hidéyoshi et mère de Hidéyori, qui se trouvait à Osaka, et qui disputait l’autorité à Iéyasou, considéré comme usurpateur.

Sa bienveillance envers les missionnaires et son entrevue avec un évêque étranger donnèrent ainsi lieu à des récriminations amères de la part de la mère de Hidéyori. Iéyasou fut accusé d’infractions flagrantes aux lois établies par Hidéyoshi pour la sécurité de l’empire. Grâce à la tolérance coupable du régent, disait-on à la cour d’Osaka, le pays était infesté plus que jamais de sectaires exécrables. Si les ordonnances restrictives de Hidéyoshi contre le christianisme n’étaient plus bonnes, pourquoi ne les abrogeait-on pas ouvertement ? Pourquoi laissait-on la contagion pénétrer secrètement partout, jusque dans le palais et dans la chambre d’étude du jeune Hidéyori, au mépris de la loi écrite et de la morale ? La noble dame venait de découvrir que plusieurs personnes de son entourage étaient des adeptes secrets des Jésuites.

  1. Charlevoix, op. cit., t. IV, p. 184.