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fut mis sur les traces d’un complot qui se tramait dans son entourage. Arima Harounobou[1] avait réussi à corrompre plusieurs conseillers intimes du shogoun et une concubine favorite de Iéyasou pour obtenir de vastes concessions territoriales à son profit et des mesures administratives favorables au parti chrétien. Iéyasou fit instruire cette affaire avec une grande rigueur. Les coupables furent condamnés à mort (avril 1612). Tous les compromis, au nombre de quatorze, étaient chrétiens. Cette affaire n’eut certes pas même l’apparence d’une persécution religieuse ; mais elle n’en souleva pas moins une forte agitation parmi les chrétiens, ainsi que dans le sein du parti adverse.

Les uns crièrent à l’immoralité des partisans de Yasso et de leur doctrine ; tandis que les convertis se plaignirent de l’oppression et tournèrent leurs yeux du côté de Hidéyori qui seul pouvait les libérer de la tyrannie des Tokougawa et de leurs alliés.

Le christianisme faisait cependant pendant ce temps de grands progrès, c’est l’avis du Keïtcho-nen-rokon[2] : « Une secte de religion qui s’appelle le christianisme se popularise depuis quelques années ; on bâtit pour elle des églises à Soumpou ; on méprise le bouddhisme et on calomnie le shintoïsme ; on brûle les idoles de Bouddha et on urine aux temples de Shinto ; mais il n’y a pas encore d’émanation de règlement strict sur cette religion. »

  1. Appelé Dom Protase d’Arima.
  2. Keïtcho-nen-rokou (Histoire de l’ère Keïtcho).